Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’avais jamais lu cette pièce pourtant célèbre de Samuel Bekett.

En attendant Godot, Vladimir et Estragon, deux vagabonds discourent pour ne rien dire. Une forme d’absurdité dans ce qui pourrait être une attente passive de la mort, qui colle avec un monde qui ne l’est pas moins au moment où Samuel Beckett écrit cette pièce, après l’hécatombe de la Seconde Guerre mondiale, l’émergence des nationalismes et le début de la guerre froide

Poser deux hommes sur scène, les faire se parler pendant deux heures pour attendre quelqu’un qui ne vient pas , il fallait oser.

Mais il y a aussi les symboles, Godot, petit dieu invisible, l’arbre qui occupe la scène, les chapeaux melons de ces laissés pour compte de la société…
La pièce est magistrale, on peut la représenter de toutes les manières, comique, tragique, dramatique, on peut y voir aussi le vingtième siècle représenté dans son essence.

Cette pièce évoque l’attente, les rendez-vous manqués, la fuite du temps, l’indifférence. Il y a des scènes brutales, qui montrent que l’homme n’est pas toujours tendre avec son prochain loin de la. Beckett retrace là un portrait noir de l’humanité avec sa violence et son égoïsme. Une pièce qui fait réfléchir, et qui se termine sur une alternative : ou Godot viendra enfin au rendez-vous ou Vladimir et Estragon, las d’attendre et fatigués, mettront fin à leurs jours en se pendant. Drame de la solitude et de l’incompréhension.