Dialogue relativement consensuel entre deux personnalités engagées, le cinéaste et l’écrivain, l’homme âgé et le jeune, le britannique et le français.

Le titre est toutefois mal équilibré car il y est surtout question de politique, très peu d’art.

Il est aussi mal équilibré dans le sens où Édouard Louis, très prolixe, prends plus de place dans cet échange.

J’ai acheté ce livre en me promenant dans ma librairie de prédilection. Et c’est parce que le titre mentionnait un dialogue sur l’art que je l’ai acheté.

Mais finalement, m’intéressant aussi à la politique je me suis laissé embarqué dans la lecture de ce petit livre (67 pages)

Je connais peu Ken Loach. Je sais juste que c’est un cinéaste militant, depuis toujours porte-parole de la classe ouvrière.

Je connais Édouard Louis. Je connais ses livres où, à travers son histoire et sa vie, il parle de la lutte des classes.

Mais ce dialogue est finalement très décevant.

Outre le fait que nos deux compères semblent avoir tout compris du mal qui ronge notre société, ce livre est finalement une leçon de morale donnée à la gauche, française et britannique.

Le propos est naïf et simpliste : la gauche doit changer son fusil d’épaule pour renouer avec le monde ouvrier, les pauvres, séduits par l’extrême-droite.

Mais ce qui est plus inquiétant dans ce livre est qu’il tombe assez rapidement dans la démagogie et le misérabilisme. Je résume à peine les propos d’Édouard Louis  : si les pauvres sont pauvres c’est à cause de la politique et des politiciens.

Raisonnement simpliste et même dangereux.

Dans ce livre, Édouard Louis flirte même avec les pires théories intersectionnelles développant ainsi une victimisation qui est nuisible à la société car elle instaure un différencialisme contre lequel, personnellement, je me bats.

Samuel Mayol