Je viens de finir le prix Goncourt 2020, « L’anomalie » de Hervé le Tellier.

Tout commence comme dans un film catastrophe américain : présentation des personnages, très différents les uns des autres, avec des détails qui accrochent et initient chez le lecteur la curiosité d’en savoir plus. Alors se pose une première question : quel est le point commun qui les rassemble au cœur de cette fiction ? Un simple orage, fut-il d’une violence inouïe, au cours d’un vol Paris New-York en mars 2021 ? Et pourquoi se font-ils cueillir les uns après les autres par différentes autorités gouvernementales ?

« L’anomalie » est roman étonnant, à mi-chemin entre science et philosophie.

Avec des questions fondamentales, des mises en abyme et des impasses logiques qui rendent nos méninges aussi déboussolées que ce Boeing malmené ?

J’ai réellement apprécié ce récit d’anticipation proche. Et j’ai aimé autant pour l’histoire qui suscite des réflexions passionnantes que pour l’écriture que j’ai admirée.

Ce roman aborde avec un talent certain les questions politiques, religieuses et scientifiques soulevées face à une situation pareille, face à un tel évènement.

Cet ouvrage est beaucoup plus profond qu’il ne paraît à première vue. Il nous amène à faire notre introspection, à regarder à l’intérieur de nous-même et à nous poser des questions de nature souvent philosophique et notamment celle-ci : qu’aurait pu être notre vie, si, à tel moment, nous n’avions pas choisi cette voie mais plutôt une autre

Personne ne pourra jamais répondre à une telle question. Et c’est ce qui fait que ce roman est une véritable réussite.

Samuel Mayol