
Je viens de lire le livre de mon amie Yaël Mellul : « Mon combat contre l’emprise et le suicide forcé »
Yaël Mellul, avocate pénaliste, nous livre, à travers son parcours, ce qui est le combat de sa vie.
A plus d’un titre, ce témoignage est passionnant.
Née à Massy dans l’Essonne de parents juifs séfarades vivant au Maroc, communauté juive importante dans ce pays.
Suite à la guerre des 6 jours, sa famille décide de partir pour la France, à Massy où vit une partie de leur famille et Yaël y naît en 1971.
Mais Yaël bouillonne d’idées et entreprend des cours de droit à l’université.
En 1995, elle prête serment et est recrutée par un cabinet d’avocats de travaillant pour la Licra, association venant en aide aux victimes de racisme.
C’est dans ce cadre qu’elle là se penche sur un dossier de violences faites aux femmes.
Suite à une conversation avec un de ses collègues, Yaël se rend compte qu’il n’y a rien dans le code pénal sur le harcèlement moral dans le couple. La justice nie l’existence de violences psychologiques dans ces cas-là.
Et c’est le début du combat de Yaël. Je vous laisse découvrir comment Yaël va s’y prendre. Entre ses heures passées à la bibliothèque du palais de justice et ses rencontres avec de nombreuses personnalités politiques, elle fera tout pour que soit établie une définition légale des violences à caractère psychologique.
Elle ne lâche rien de ce combat, alors qu’elle vit différentes périodes personnelles douloureuses.
Elle fonde l’association « Femmes et libre » pour lutter contre les violences conjugales
Le 9 juillet 2010, après son audition à l’Assemblée Nationale, la loi « relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein du couple et aux incidences sur ces dernières sur les enfants » est votée sous le gouvernement de F. Fillon.
Yaël entreprend par la suite de faire entrer le suicide forcé dans le code pénal.
Je cite Yaël :
En 2018, 217 femmes se sont suicidées après avoir été harcelées psychologiquement. C’est deux fois plus que les féminicides »
Début 2020, le Premier ministre Edouard-Philippe a retenu la proposition de loi sur le suicide forcé.
Ce livre est passionnant car dès le début, on partage le combat de Yaël qui a ceci de singulier dans le sens où elle a réussi à faire changer la loi.
Elle prouve à quel point ce sujet est combat de la plus haute importance.
Ce livre remue, secoue, révolte mais apporte le réconfort de savoir qu’il y a de belles personnes qui se démènent pour que toutes ces souffrances ne soient plus de simples faits divers.
Alors merci infiniment Yaël pour mener avec autant de courage, de détermination et de passion ce combat.
En 2011, Yael est nommée « femme de l’année » par le magazine Marie-Claire.
En 2020 elle fait partie des 109 Mariannes désignées par Marlène Schiappa.
Samuel Mayol