
Loin de toute idéalisation ou de tout pathétisme suscité par une condition féminine forcément dégradée, ce livre offre une vision plus nuancée et sans doute plus réaliste de la vie des femmes au Moyen Age.
La femme y est dévoilée dans toute la diversité de ses âges et de ses conditions sociales. Ce sont des femmes actives, des femmes d’argent et de pouvoir, des intellectuelles et des religieuses, mais aussi des exclues et des marginales qui seront tour à tour présentées au travers de quelques figures éminentes comme Hildegarde de Bingen, Christine de Pizan, Aliénor d’Aquitaine, etc.
Femmes réelles et femmes fantasmées, modèles et contre-modèles offrent aux filles d’Eve des exemples à suivre et à méditer.
Ce livre d’une centaine de pages se décompose en cinq parties :
- Les âges de la vie,
- Un corps désiré et redouté,
- Femmes en famille,
- Femmes en société,
- Des modèles pour les femmes.
Les illustrations ornant ce livre sont magnifiques et donnent un aperçu de la vie des femmes de toutes conditions, du peuple, bourgeoises, nobles, laïques ou religieuses, à tous les stades de leur existence.
Sans surprise on y apprend que le plaisir était « péché », notamment le plaisir sexuel et tout était prétexte à le condamner.
La superstition et la religion réglementaient le quotidien d’une façon quasi millimétrique.
On comprend aussi à quel point la misogynie était quotidienne et qu’en réalité, dès le moyen-âge les hommes développaient une « peur » de la femme qui était donc diabolisée
Ce qui est le plus inquiétant dans ce livre, c’est de constater que sur certains points la situation n’a pas beaucoup évolué ou en tout cas pas suffisamment.