
Je viens de finir le très beau roman de Rachel Kahn et pour dire les choses simplement : j’ai adoré.
Difficile de rentrer dans le moule quand on est fille, noire, issue d’une mère blanche juive et d’un père noir musulman, et un grand-père maternel rescapé de la Shoah.
Issue d’une famille réunie par l’amour, elle porte en elle la mémoire de la Shoah du côté maternel et celle de l’esclavage du côté de son père africain
Passionnée de danse Nina se fera jeter du cours parce que noire. Dans la danse classique ça fait désordre.
Heureusement elle est d’un optimisme débordant. La nature lui a offert un don : celui de courir très vite. Lors des entrainements, elle tombe amoureuse de Jackson, mais Jackson ne la voit pas. Pire il tombe dans les bras de sa rivale de compétition : Nadia.
Rachel nous décrit les brimades et le rejet permanent. La seule issue est de devenir une star pour que cesse enfin ce vent de haine
La narratrice se heurte à l’image qu’on lui renvoie et qui nie une partie de sa personnalité.
C’est un beau personnage que cette Nina, pleine d’énergie pétillante et tout sonne juste dans le roman de Rachel Kahn
Rachel Kahn ne rentre en réalité sous aucune étiquette. Son roman parle de racisme, d’assignation et de construction identitaire. Et on se rend compte que l’identité se construit par le regard des autres, grâce à ce regard ou contre ce regard.
Ce livre dénonce, à sa manière, toute forme de séparatisme, de communautarisme et de racisme
Merci infiniment à Rachel pour ce bel ouvrage, poignant, bouleversant et émouvant.
Samuel Mayol