
« Djibouti » est le premier roman d’un écrivain français, Pierre Deram et, autant vous prévenir, il a frappé fort.
Dans ce roman, il nous raconte la dernière nuit de Markus, un lieutenant affecté, depuis six mois à Djibouti, avant son retour en France.
Pendant ces dernières heures, Markus se remémore les principaux moments de son séjour ainsi que cette ville de tous les extrêmes.
Dans les six brefs chapitres de l’ouvrage, on explore l’âme humaine, ses faiblesses, l’amour…
Mais le personnage principal de ce livre est la ville de Djibouti : chaleur – sècheresse – obscurité.
Il fait sombre, noir et quand les dernières enseignes des bars brillent trop fort, les soldats jouent.
Le jeu ? Par exemple celui où l’on se bande les yeux sans savoir où se trouve l’adversaire – sans savoir d’où vont venir les coups… Un peu comme la vie, en fait.
L’auteur sait toucher avec justesse, nos blessures, nos faiblesses. Mais il montre également ce qui fait que l’on se raccroche à la vie.
A travers un monde « désert et statique », il décrit le sentiment de déracinement.
Avec le regard de Markus, c’est une intrusion dans le quotidien des soldats, ce que l’auteur fait de façon froide et sans pudeur.
« Djibouti » démontre une grande cruauté mais aussi la justesse de la nature humaine pour qui le bonheur semble ne pas avoir sa place.
Il faut lire ce livre, avant tout pour l’écriture, tellement belle, tellement imagée, quasi photographique. L’émotion affleure à chaque phrase.
Samuel Mayol