
Il y a des lectures qui font du bien et le nouveau roman « Les victorieuses » de Laetitia Colombani en fait sans aucun doute partie.
C’est un récit rempli d’espoir qu’il serait bon que chaque homme prenne le temps de lire et s’interroge sur la place que l’on fait aux femmes dans notre société.
Lorsque son client se suicide suite à une décision sévère du tribunal, Solène jeune avocate est victime d’une sévère dépression. Le psychiatre lui conseille pour s’en sortir de se tourner vers les autres. Solène devient écrivain public bénévole dans un foyer de femmes en difficulté́.
« Elle n’avait pas saisi jusqu’alors le sens profond de sa mission : écrivain public. Elle le comprend seulement maintenant. Prêter sa plume, prêter sa main, prêter ses mots à ceux qui en ont besoin, tel un passeur qui transmet sans juger. »
Le Palais de la femme est une sorte tour de Babel où se mêlent toutes les religions, toutes les langues, toutes les traditions. Des femmes qui se tiennent à la lisière de la société́, elles ont toutes connu la violence, la précarité́ et le pire de tout l’indifférence. Ici tout est fragile, l’équilibre ne tient qu’à un fil.
Solène, comme les autres bénévoles va gagner leur confiance, les apprivoiser les aider à se relever, à renouer avec la société́.
Laetitia Colombani nous propose alors une galerie de portraits de toutes ces femmes abimées, maltraitées.
Solène, enfermée dans sa petite vie et ses petits problèmes, elle qui ne voyait pas le monde tourner, a enfin le sentiment d’être à sa place, au bon endroit, au bon moment.
Laetitia Colombani nous délivre donc un récit très féministe et très salutaire, elle nous rappelle au détour des pages qu’en France dans ce pays qu’on dit civilisé, les femmes sont les premières victimes de la pauvreté́, tous les deux ou trois jours une femme meurt sous les coups de son conjoint.
Après son magnifique premier roman « La tresse », Laetitia Colombani nous délivre avec son écriture claire un livre lumineux qui ne peut laisser indifférent.
Samuel Mayol