Basilio n’est encore qu’un très jeune homme en avril 1937.

Un peu à l’écart de la ville il aime passer du temps à observer et peindre les hérons dans les marais. Avec ce don qu’ont les peintres de la nature, il sait capter et reproduire les couleurs comme personne.

Mais lorsque les bombes allemandes tombent sur la ville de Guernica, ce 26 avril, il veut mettre son art au service de la représentation de la guerre, dont il est, comme tant d’autres le témoin, mais avec ce regard unique.

Quelques semaines à peine après cette tragédie, débute l’exposition internationale de Paris. 
Dans le pavillon espagnol, le monde entier s’apprête à découvrir Guernica, le chef d’œuvre de Picasso. 
Peindre l’horreur de la guerre, représenter avec autant de force cette bataille sans l’avoir vu de ses propres yeux, c’est ce qui interpelle Basilio au moment même où il vient à la rencontre du maître pour lui montrer ses propres peintures.

Dans cette rencontre fictive, Antoine Choplin interroge sur la représentation du réel et la part de ressenti dans l’art.

Tout en sensibilité, par touches fines entre fiction et réalité historique, il parvient à élever le personnage de Basilio au rang d’artiste, le faisant s’interroger aux côtés d’un des plus grands artistes du 20eme siècle sur la nécessité de voir dans l’art le moyen de dire le réel en le dépassant.

C’est une jolie rencontre d’une grande richesse à laquelle nous fait assister Antoine Choplin.

Un roman porté par une écriture très poétique qui vous touche droit au cœur, tout en finesse, délicatesse, tel le pinceau de notre peintre espagnol pris dans l’horreur du massacre de Guernica.

Bouleversant.

Samuel Mayol