
Premier roman de l’écrivain texan Bruce Machart, le sillage de l’oubli stupéfie d’emblée par sa puissance et sa cupidité, véritable gifle littéraire.
Tenant davantage du drame familial que du western pur et dur, il nous entraîne dans l’ouest des petites gens, celui des fermiers et des miséreux, de ceux qui souffrent et triment quotidiennement.
A l’image de leur vie, les habitants sont durs, revêches, brutaux et souvent cruels. Leur férocité nous rebute et leur détresse attire notre pitié. Autant dire qu’amour, tendresse et compassion n’ont pas leur place ou si peu.
Pour son premier roman, Bruce Machart entre directement dans la cour des grands. Son texte a la rugosité des romans de Steinbeck et la beauté des romans de Faulkner.
Une vraie réussite pour ce roman âpre et sauvage, d’une force exceptionnelle d’une puissance inouïe et d’une intensité rare.
En refermant ce livre on a du mal à se remettre de cette histoire et de ce souffle narratif vertigineux et dense.
Inutile de préciser que j’ai adoré.
Samuel Mayol