Je viens de lire avec beaucoup d’intérêt l’excellent essai de Rachel Kahn « Racée ».

Dans le contexte délétère qu’on vit actuellement, la lecture de cet ouvrage devrait être de salut public.

Avec courage, intelligence, finesse, Rachel démonte presque naturellement toutes les idéologies fumeuses et nauséabondes du moment et insiste notamment sur leurs contradictions.

La notion de race n’existe plus officiellement dans la constitution. Cette victoire collective est en réalité dénoncée par ceux qui devraient précisément s’en réjouir.

Et, avec un ton déterminé, ferme et incontestable, Rachel poursuit sa dénonciation de tous les paradoxes. Elle lutte contre toutes les étiquettes que notre société cherche à coller aux uns et aux autres. Ce faisant, chacun se replie sur sa soi-disant communauté réelle ou supposée et ignore l’autre. Le vivre ensemble s’éloigne alors.

Ce livre nous oblige presque à nous positionner sur cette question de l’assignation identitaire et de la race. On a mis 50 ans à supprimer ce mot. Mais aujourd’hui on nous réduit à une quelconque assignation sans que nous n’ayons en somme rien demandé.

Au rythme de notre avancée dans la lecture de l’ouvrage, le combat de Rachel devient peu à peu le nôtre, jusqu’à vouloir devenir le porte-parole de ses positions.

Merci Rachel infiniment pour cet ouvrage salutaire qui devrait être qualifié « d’utilité publique ».

J’avais déjà été totalement conquis par « Les grandes et les petites choses ». Il en est de même pour « Racée ».

Ce livre redonne espoir car il est un hymne à la liberté et à l’universel.

Samuel Mayol