Tout commence par hasard un soir de décembre 1916 dans l’escalier de l’acédémie Colarossi. Jeanne Hébuterne, une jeune fille timide de dix-huit ans qui prend des cours de dessin, croise Amedeo Modigliani. Elle tombe immédiatement amoureuse de lui.

Ce roman nous rapporte ce que fut la vie de bohème menée par Jeanne et Amedeo dans Paris entre décembre 1916 et janvier 1920. Mais jamais il ne porte de jugement de valeur, et c’est en cela tout son intérêt. Amedeo Modigliani est égoïste, veule. Il se présente volontiers en artiste maudit et ne brûle que pour son art. Jeanne Hébuterne est dévorée d’une passion dévastatrice (probablement pas réciproque). Nous dirions qu’elle l’a ‘dans la peau’, au-delà de la raison ou de tout sens commun. Les mots pourraient sembler crus dans la bouche d’une jeune bourgeoise, et ils sonnent pourtant si justes

Olivia Elkaim rentre vraiment à fond dans le personnage de Jeanne Hébutherne et dans sa passion pour cet homme, cet artiste sans limite qui commence seulement à avoir un peu de succès à l’aube de sa mort en 1920.

On est loin de David Foenkinos qui contemplait sagement le portrait de Jeanne Hébutherne en tant que muse de Modigliani au musée du Quai d’Orsay dans son dernier roman « Vers la beauté ».

J’ai éprouvé beaucoup de sympathie, grâce à l’auteure, pour cette jeune héroïne qui s’est laissée prendre à fond dans cette passion et s’y est complètement consumée.

Ce roman nous montre jusqu’où peut mener un amour fou.

Samuel Mayol